mardi 30 juin 2015

NEVER AGAIN...

Depuis que la contestation contre le 3ème mandat de Nkurunziza a
commencé,j'ai vu beaucoup de jeunes se faire tirer dessus,les autres
se faire embarquer par la police pour finir en prison,d'autres gisants
dans les hopitaux,blessés,peut être certains y sont restés,etc...Dans
ces manifs,je voyais des jeunes gens porter des batons en guise de
fusil et viser les policiers(je me dis que s'ils avaient eu des
armes,ils auraient exterminé la race policière). Des enfants de 12 à
16 ans s'exhibaient,cendres au visage,pierres à la main,chantant des
slogans anti 3ème mandat. En observant avec un peu de recul ce qui
s'est passé,je me demande quelques questions
.
».On dit que les policiers se sont très mal comportés,c'est vrai.
Mais,est ce que les manifestations étaient réellement encadrées?

».Est ce que les manifestations étaient non violentes comme on le
dit(soyons honnêtes)?

».Ceux qui ont vu les crises de 1993 et après,si vous voyez le
comportement des jeunes,ca ne vous rappelle pas quelque chose?

Est ce que l'histoire ne serait pas en train de se repeter?. La
plupart des jeunes que je croise ont changé de mentalité,ils croient
que ce sont eux qui sont les plus forts que la terre ait jamais
porté,ce sont eux qui font la loi.
Personnellement je n'ai pas connu ceux qu'on appelait "sans echecs" et
"sans défaite",mais ce que je vois aujourd'hui me rappele ce que me
racontait mon père sur ces groupes.
Je ne suis pas en train de donner des léçons de morale. Je suis trop
jeune pour ça. Mais je me permets de penser que vous les politiciens
vous nous cachez quelques chose. Vous,vous connaissez ce qui s'est
réellement passé en 93(est-ce le cas de ces enfants de 12 ans???),
vous savez ce que sont devenus ces jeunes. D'après ce qu'on m'a
dit,ceux qui ne se sont pas fait tuer,sont en prison. Ceux qui ne sont
pas en prisons sont devenus fous,ceux qui ne sont pas fous,ne sont
rien devenus(des vauriens comme vous aimez les appeler,vous les big
boss). C'est ce que vous voulez de cette génération? Une autre
génération sacrifiée?
Si le combat que nous menons est si pacifique que ça,encadrez nous à
être pacifique. Car pour la plupart des jeunes,un bon policier est un
policier mort,ou blessé. Soyez à nos cotés lors des
manifestations,pour que nous suivions l'exemple,au lieu de commander
sur facebook,twitter,whatsapp et autres .
Chers leaders,que vous soyez de la société civile,opposition ou que
vous soyez du parti au pouvoir pensez à ces jeunes qui sont en train
de développer des pensées et des comportements de guerre.Un jour vous
pourriez perdre complètement le controle de ces jeunes. Redressez nous
tant qu'il est encore temps. Il se pourrait que demain soit trop tard
et qu'on vous réponde comme la patate douce "WONGORORA WOMVUNA"...
Ceci est ma façon de voir les choses.

dimanche 28 juin 2015

SEBARUNDI

Je manque par ou commencer...En 2005,on etait le peuple le plus
heureux du monde. On etait super content d'avoir un président comme
toi. Je me souviens que je me pavanais dans le rues ,en portant un
tee-shirt qui avait l'air d'une robe. Mais la taille du tee-shirt
m'importait peu,du moment ou il y'avait ta photo. Tu incarnais
l'espoir des barundi parce qu'a l'époque tu etais Sebarundi.
Partout,sur l'ensemble du territoire nationale,tu etais adulé et adoré
par tout un peuple. Lors des travaux communautaires ,on était ébahi!!
Un président qui porte des grosses pierres pour construire une
école,qui monte sur le toit pour poser des toles???!!!!On en revenait
pas. Là,c'est sans parler de tes méga-croisades...Nos mamans,très
croyantes qu'elles sont,allaient même jusqu'à affirmer que c'est toi
que l'Eternel avait envoyé pour redresser p'tit pays... C'est à croire
que l'adage burundais,"akaryoshe ntigahora mw'itama" a encore fait ses
preuves...C'etait trop beau pour être vrai. J'ai du mal à croire que
c'est toujours toi monsieur le président. Je me souviens qu'on
accourait sur la route des qu'on entendait les sirènes de ton
cortège,esperant voir notre super président. Là,tu etais le père de la
nation. Sebarundi!
Aujourd'hui en voyant les enfants du Burundi tomber sous les balles de
tes hommes,je suis glacé par la peur,me demandant s'il n'y aurait pas
une sorcière maléfique qui nous aurait pris notre super président pour
le remplacer par quelqu'un d'autre à ses ordres...
Que t'avons nous fait pour que tu nous traites ainsi? Aujourd'hui tu
incarne la terreur,le malheur de plusieurs milliers de Burundais qui
sont en train de crever de faim dans des camps de réfugiés...
Sur les réseaux sociaux,certains commencent à changer de nationalité
parce qu'ils trouvent que c'est la honte de partager la nationalité
avec certaines personnes...la cause?devine monsieur. Regarde tes
enfants te fuir sous les portails des embassades d'autres pays et aie
pitié d'eux. Aie pitié de ceux qui ont fui ,aie pitié de ceux qui
restent ici et lache ce truc qui provoque tout ces pleurs de tes
enfants. Je t'en supplie,s'il te reste quelque chose de
Sebarundi,epargne les enfants du Burundi des pleurs et du deuil
supplementaire,ils ont assez souffert comme ça...

mercredi 17 juin 2015

Le Sifflet, arme ultime des manifs.

Il est dix neuf heures moins quelques minutes. Des jeunes,des moins
jeunes,des pères,des mères convergent petit à petit vers un carrefour
de leur quartier. Sifflet à la main pour les uns,marmites et
tambourins pour les autres,tous attendent le jingle qui précède le
journal à la radio nationale pour commencer à siffler et faire tout
autre sorte de bruits.

Sifflez la fin du match
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En effet,ces derniers jours,le sifflet est devenu un autre moyen
"presque sur" de manifester.Pouvant être utilisé tout en restant chez
soi,il présente l'avantage de ne pas s'exposer face aux hommes en
bleu. Depuis qu'a commencé la campagne "sifflez la fin du match" pour
faire comprendre à l'actuel président que la partie est terminé,on est
sur d'entendre des coups de sifflets à chaque fois qu'il y a un
journal à la Radio nationale qui est considerée par certains comme un
outil de propagande de l'actuel président. Dès6h du matin, 12h30 et
19h,on entend un brouhaha sans pareil dans plus d'un quartier à
Bujumbura(sifflets,vouvouzela,casseroles,coups de pierres sur les
poteaux,cris de toutes sortes,etc...)

Des réactions variées
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Comme on peut le remarquer,les réactions varient d'une personne à une
autre. Les plus amusants sont les policiers qui,les premiers jours de
la campagne,ne sachant pas trop ce qui se passait,commencaient à tirer
en l'air. D'autres qui n'ont pas de sifflets preferent regarder la
scène amusés.
Même si ça semble ne rien faire comme effet sur le principal interessé
qui est le président Nkurunziza,d'autres stratégies ne cessent d'être
élaborées pour exercer autant que faire se peut le droit de
manifester.

samedi 13 juin 2015

Les pères oublient

"Ecoute-moi, mon fils. Tandis que je te parle,
tu dors la joue dans ta menotte et tes boucles
blondes collées sur ton front moite. Je me suis
glissé seul dans ta chambre. Tout à l'heure,
tandis que je lisais mon journal dans le bureau,
j'ai été envahi par une vague de remords. Et en
me sentant coupable, je suis venu à ton chevet.
"Et voilà à quoi je pensais mon fils : je me suis
fâché contre toi aujourd'hui. Ce matin tandis que
tu te préparais pour l'école, je t'ai grondé parce
que tu te contentais de passer la serviette
humide sur le bout de ton nez ; je t'ai réprimandé
parce que tes chaussures n'étaient pas cirées ;
j'ai crié quand tu as jeté tes jouets par terre.
Pendant le petit déjeuner, je t'ai encore rappelé à
l'ordre : tu renversais le lait; tu avalais les
bouchées sans mastiquer; tu mettais les coudes
sur la table; tu étalais trop de beurre sur ton pain.
Et quand au moment de partir tu t'es retourné en
agitant la main et tu m'as dit : "Au revoir,
papa !", je t'ai répondu en fronçant les sourcils :
"Tiens toi droit !".
Le soir même chanson. En revenant de mon
travail, je t'ai guetté sur la route. Tu jouais aux
billes, à genoux dans la poussière, tu avais
déchiré ton pantalon. Je t'ai humilié en face de
tes camarades, en te faisant marcher devant moi
jusqu'à la maison… «Les pantalons coûtent cher;
si tu devais les payer, tu serais sans doute plus
soigneux ! » tu te rends compte, mon fils ? De la
part d'un père ! Te souviens tu ensuite ? Tu t'es
glissé timidement, l'air malheureux, dans mon
bureau, pendant que je travaillais. J'ai levé les
yeux et je t'ai demandé avec impatience :
«Qu'est-ce que tu veux ?» « Tu n'as rien répondu,
mais dans un élan irrésistible, tu as couru vers
moi et tu t'es jeté à mon cou, en me serrant avec
cette tendresse touchante que Dieu à fait fleurir
en ton cœur et que ma froideur même ne pouvait
flétrir…
Et puis tu t'es enfui, et j'ai entendu tes petits
pieds courant dans l'escalier. « Hé bien ! mon fils,
c'est alors que le livre m'a glissé des mains et
qu'une terrible crainte m'a saisi. Voilà ce qu'avais
fait de moi la manie des critiques et des
reproches: un père grondeur ! Je te punissais de
n'être qu'un enfant.
Ce n'est pas que je manquais de tendresse, mais
j'attendais trop de ta jeunesse ; je te mesurais à
l'aune de mes propres années. « Et pourtant, il y
a tant d'amour et de générosité dans ton âme.
Ton petit cœur est vaste comme l'aurore qui
monte derrière les collines. Je n'en veux pour
témoignage que ton élan spontané pour venir me
souhaiter le bonsoir. Plus rien d'autre ne compte
maintenant mon fils. Je suis venu à ton chevet,
dans l'obscurité, et je me suis agenouillé là plein
de honte. C'est une piètre réparation ; je sais que
tu ne comprendrais pas toutes ces choses si tu
pouvais les entendre. Mais demain, tu verras, je
serai un vrai papa ; je deviendrai ton ami; je rirai
quand tu riras, je pleurerai quand tu pleureras.
Et si l'envie de te gronder me reprend, je me
mordrai la langue, je ne cesserai de me répéter,
comme une litanie : « Ce n'es qu'un garçon… un
tout petit garçon ! » « J'ai eu tord, je t'ai traité
comme un homme. Maintenant que je te
contemple dans ton petit lit, las et abandonné, je
vois bien que tu n'es qu'un bébé. Hier encore, tu
étais dans les bras de ta mère, la tête sur ton
épaule… J'ai trop exigé de toi… Beaucoup trop…»
Au lieu de condamner les gens, essayons de les
comprendre. Essayons de découvrir le mobile de
leurs actions. Voilà qui est beaucoup plus
profitable et plus agréable que de critiquer, voilà
qui nous rend tolérants, compréhensifs et bons.

Livingstone A.Larned

"Je me protège contre ceux qui étaient censés me proteger."...-

Depuis que le président Nkurunziza a décidé de briguer un troisieme
mandat,la situation sécuritaire qui déjà n'etait pas très bonne,s'est
dégradée de plus,obligeant les habitants de plusieurs
quartiers(surtout ceux qui manifestent) de Bujumbura à organiser des
rondes nocturnes pour "sécuriser" eux-mêmes,leurs quartiers.

J.N,un des jeunes rencontré dans l'un de ces communes contestataires
dit que dans son quartier toutes les rondes commencent partout,presque
à la même heure,mais chaque position avec sa propre organisation.
"A vrai dire,les rondes,ce n'est pas pour sécuriser,mais pour informer
ceux qui sont dans les menages en cas de danger pour qu'ils dégagent
ou se preparent à se défendre tant que c'est possible."admet un autre
jeune.

La plupart de ceux qui font la ronde affirment qu'ils font cette ronde
parce qu'ils sont ménacés par la police qui fait des incursions
nocturnes jusqu'au fond de leurs quartiers pour arrêter les
manifestants.
"Je me protège contre ceux qui étaient censés me proteger." lance un
de ces jeunes.
Maintenant,dans certains quartiers de Bujumbura et dans d'autres coins
du pays,la police est le symbole de l'insécurité par excellence.
Alors,on peut se demander à qui se fier en cas de problème, si ceux
qui étaient censés nous protèger sont aussi redoutables que les
milices qui sement la terreur dans le pays?